Traitement de l’endométriose : 3 nouveaux projets de recherche clinique !
Le début de l’année 2024 a été marqué par plusieurs annonces de nouvelles études cliniques, pilotes ou exploratoires, pour le développement de solutions thérapeutiques et de futurs traitements dans l’endométriose.
Le PBRM, une molécule pour diminuer les lésions
Tout d’abord au Canada, où l’équipe du Pr Donald Poirier, de la Faculté de Médecine de l’Université Laval, a lancé en février dernier une étude sur l’effet d’un nouveau médicament. Il s’agit d’une nouvelle molécule nommée PBRM, qui est inhibe de façon sélective l’activité d’une enzyme indispensable à la production d’œstradiol (principal œstrogène de la femme). Cette première étude clinique menée chez des femmes présentant une endométriose fait suite à plusieurs expérimentations prometteuses chez l’animal, où l’administration de PBRM a entraîné dans 60% des cas une diminution rapide du nombre de lésions et d’adhérences d’endométriose, et avec une tolérance satisfaisante [Poirier – 2022].
Le dichloroacetate, un médicament pour réduire les symptômes douloureux
Au Royaume Uni, le Pr Andrew Horne, de l’Université d’Edimbourg, a démarré une étude clinique sur le dichloroacetate (DCA), médicament déjà utilisé, notamment depuis longtemps chez l’enfant dans le traitement de l’acidose lactique congénitale, et puis chez l’adulte dans certains cancers [Stacpoole 1997, Tataranni – 2019]. L’endométriose provoque en effet une augmentation de la sécrétion de lactates qui sont des dérivés du glucose (sucre), uniquement produits en petite quantité par les tissus de l’organisme lorsque l’apport en oxygène est insuffisant. L’excès de lactates issus des cellules de la région pelvienne et péritonéale contribuent ainsi aux symptômes douloureux et inflammatoires de l’endométriose. [Horne – 2019]. En régulant le métabolisme des mitochondries, le DCA a pour effet de réduire cette production excessive de lactates. Cette étude clinique nommée EPIC2, comparative contre placebo, évaluera l’effet du DCA administré pendant 12 semaines sur les symptômes douloureux et l’extension de la maladie.
Les cannabinoïdes administrés par voie intravaginale
Enfin en Italie, le Pr Felice Petraglia, de l’Hôpital Universitaire Careggi de Florence a annoncé la conduite d’une étude sur de nouvelles thérapies cannabinoïdes, issues de la biotechnologie et proposées en administration intravaginale. Les dérivés du cannabis sont en effet proposés depuis quelques années pour soulager les symptômes de l’endométriose, notamment les douleurs pelviennes chroniques, la dysménorrhée (règles douloureuses) et la dyspareunie (rapports sexuels douloureux) [Mistry – 2021]. Cette étude permettra de compléter l’évaluation du rapport bénéfice-risque de cette catégorie de produits, administrés pour la première fois en voie locale.
Il faudra attendre encore quelques mois pour disposer de résultats concrets, dont la plupart nécessiteront d’être confirmés par de nouvelles études randomisées en double insu à grande échelle. En effet, le processus de développement de nouvelles solutions thérapeutiques est long et complexe du point de vue méthodologique et réglementaire. Cette dernière étape décisive nécessite parfois plusieurs années de développement clinique avant d’aboutir à de nouveaux traitements.
Il est crucial de trouver des alternatives innovantes aux traitement hormonaux et chirurgicaux actuels de l’endométriose et l’année 2024 s’avère prometteuse en projets de recherche clinique, ce qui illustre aussi l’intérêt croissant des scientifiques pour l’endométriose !
Vous êtes un.e proche, conjoint.e, père ou mère d’une patiente de l’endométriose ? Vous aimeriez avoir plus d’impact sur la cause de l’endométriose sans savoir comment ? Discutons-en ensemble pour trouver de nouveaux moyens d’action adaptés à votre situation !
Catherine ZAVODSKA
Responsable du mécénat et des partenariats
czavodska@fondation-endometriose.org
Tél. +33 (0) 6 22 41 68 78