activité physique adaptée

Le projet de recherche en quelques mots…


L’endométriose est une pathologie chronique touchant de nombreuses femmes dans le monde. Elle se manifeste par des douleurs pelviennes chroniques qui affectent considérablement la qualité de vie, entraînant des troubles psychologiques, des difficultés sexuelles, des changements comportementaux et des symptômes urinaires. L’origine de cette maladie est mal comprise, résultant probablement d’une combinaison complexe de facteurs génétiques, immunitaires et hormonaux.

Des recherches récentes montrent que l’endométriose ne se limite pas à une atteinte pelvienne localisée. Les femmes atteintes présentent souvent une sensibilité accrue à la douleur, même au-delà de la région pelvienne, suggérant une perturbation systémique de la gestion de la douleur. Cette hypersensibilité s’accompagne d’une gestion difficile de la douleur, ainsi que d’un risque accru d’anxiété, de dépression et d’une détérioration générale du bien-être psychologique. Cela souligne l’importance d’une prise en charge globale qui intègre les dimensions bio-psycho-sociales de la douleur.

Les traitements classiques, comme les médicaments et la chirurgie, bien qu’efficaces à court terme, ne suffisent pas toujours sur le long terme et s’accompagnent d’effets secondaires et de risques de récidive. L’activité physique adaptée (APA) suscite de plus en plus d’intérêt en tant qu’approche non pharmacologique. Des études ont montré que l’APA réduit l’anxiété, améliore la connexion avec le corps et favorise des stratégies d’apaisement émotionnel. Cependant, son impact direct sur la gestion de la douleur liée à l’endométriose reste peu étudié.

Notre recherche a pour objectif de voir si l’APA peut apporter un soulagement durable de la douleur et améliorer la qualité de vie des femmes atteintes d’endométriose. Nous souhaitons également comprendre l’impact des relations interpersonnelles sur ce programme, en particulier le style d’attachement, c’est-à-dire la manière dont une personne se lie aux autres, qui se développe dès l’enfance et peut influencer la perception de la douleur. Ce style d’attachement pourrait jouer un rôle dans l’engagement des patientes dans le programme d’APA et dans son efficacité pour réduire la douleur.

Dans cette perspective, notre projet vise à étudier comment les styles d’attachement influencent la participation au programme d’APA et son efficacité pour gérer la douleur. Nous verrons aussi si la pratique de l’APA peut améliorer, en retour, les relations sociales et les compétences interpersonnelles des patientes tout en les aidant à mieux gérer la douleur.

Pour cela, nous utiliserons des questionnaires et des marqueurs biologiques, comme l’ocytocine (une hormone liée aux relations sociales), pour mieux comprendre le lien entre l’APA, les styles d’attachement et la perception de la douleur.

Le chercheur

Prof. Pierrick Poisbeau est Professeur de Neurosciences à l’Université de Strasbourg (biographie en français)

Le soutien de la Fondation Recherche Endométriose

Dans le cadre de son 4e appel à projets en 2024, la Fondation pour la Recherche sur l’Endométriose a accordé son soutien au projet APHYLIDOL à hauteur de 29 000 €.

Les structures associées au projet