Bien que l’endométriose ait été décrite dès le 18ème siècle, et malgré la multiplication des travaux et publications sur le sujet ces dernières années, les données scientifiques rigoureuses restent encore insuffisantes dans plusieurs domaines.
La vraie prévalence de l’endométriose et de ses différentes localisations, les facteurs de risque qui lui sont liés restent encore à documenter par des études à large échelle. Plusieurs projets épidémiologiques ont été lancées en ce sens telles que la cohorte ComPaRe portant sur plus de 8000 femmes [Communauté de Patients pour la Recherche de l’APHP – 2017], ou bien la cohorte généraliste Constances suivant les parcours de soins de 150.000 femmes en France.
Les méthodes non-invasives de dépistage et de diagnostic doivent être développées afin de réduire d’une part le délai de prise en charge et de suivi de l’endométriose, et d’autre part le recours à la chirurgie diagnostique par cœlioscopie. L’utilisation de questionnaires de dépistage, l’examen biologique des effluents menstruels [Warren 2018]*, ou bien la recherche de biomarqueurs spécifiques sont des méthodes en cours de développement. Enfin, pour évaluer le retentissement de la maladie, et l’efficience des thérapeutiques, il serait nécessaire de mettre à disposition des chercheurs une échelle qualité de vie spécifique à l’endométriose et validée en langue Française.
De nouvelles approches thérapeutiques contre la douleur telles que les neuromodulateurs, les antidépresseurs tricycliques, les antiépileptiques, ou les ARN non codants doivent être évaluées par des études de grande envergure [Horne 2017, Brichant 2021]*. L’intérêt des antagonistes des œstrogènes ou bien un meilleur équilibre de la flore intestinale doivent être également étudiés [Leonardi 2019, Laschke 2016]*. Par ailleurs, des alternatives à la chirurgie sont à rechercher, comme par exemple l’utilisation des ultrasons haute fréquence dans les douleurs de la localisation rectale de l’endométriose, ou bien les traitements conservateurs de l’adénomyose.
Ceci justifie la nécessité de soutenir la recherche sur l’endométriose, comme l’a identifié la Commission Parlementaire Européenne sur les droits de la femme et l’égalité des genres [JO – 2018]*.
*Voir le détail des Références bibliographiques
La Recherche sur l’endométriose en France
Les premiers projets de Recherche soutenus par la Fondation Recherche Endométriose
La Fondation pour la Recherche sur l’Endométriose créée en janvier 2021 sous l’égide de la FRM, finance deux premiers projets portés par des équipes de recherche publique française dès la première année de sa création.
Ces projets portent sur deux thèmes majeurs permettant d’avancer sur prise en charge de la maladie : le diagnostic précoce non invasif grâce à l’identification de biomarqueurs et l’amélioration de la prise en charge des adolescentes souffrant de dysménorrhées et d’endométriose.