L’endométriose suscite l’intérêt croissant de la médecine générale

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Dans une approche pluridisciplinaire, les gynécologues, les radiologues, les chirurgiens ou bien les sages femmes interviennent souvent dans le parcours de diagnostic et de soins des femmes concernées par l’endométriose. La médecine générale peut aussi s’intégrer dans ce parcours, notamment pour le dépistage de cette maladie très hétérogène, les premières orientations vers le diagnostic et l’accompagnement thérapeutique des patientes.

Les 10 et 11 octobre dernier, ont eu lieu à Paris La Défense, les 23èmes Journées Nationales de Médecine Générale où une session a été exclusivement dédiée à l’endométriose :

  • Le Professeur Charles Chapron (Gynécologie – Obstétrique) a pu ainsi exposer les grandes situations pratiques que peut rencontrer un médecin généraliste, notamment dans le dépistage, le diagnostic, et le suivi de l’endométriose et de ses comorbidités associées. Il notamment indiqué :
    • Que la prise en charge de la douleur repose d’abord essentiellement sur les traitements hormonaux,
    • Que la chirurgie peut être proposée en cas de complication, mais elle doit être la plus complète possible afin d’éviter les récidives, sans pour autant être répétitive,
    • Qu’en cas de souhait de grossesse et d’infertilité, la PMA doit être discutée avant la chirurgie.
  • La Docteure Corinne Bordonné (radiologie) a de son côté rappelé que le diagnostic ne repose maintenant plus sur la chirurgie et relève en 1ère intention de l’examen clinique et de l’imagerie médicale, en précisant :
    • Qu’il y a une complémentarité entre l’échographie (classique et endovaginale) qui donne une bonne résolution spatiale, et l’IRM qui est bien adaptée au contraste,Qu’une imagerie de bonne qualité est incontournable pour cartographier les lésions si une chirurgie est envisagée,
    • Qu’il est nécessaire d’orienter la patiente vers un centre référent ou spécialisé dans l’imagerie de l’endométriose.
  • Le Professeur Sofiane Bendifallah (chirurgie gynécologique) a présenté les nouveaux tests salivaires (microARNs), leur place spécifique dans le parcours d’exploration et leur intérêt potentiel pour réduire le délai de diagnostic de certaines endométrioses et aussi pour réduire le nombre d’interventions chirurgicales parfois inutiles. Il a ainsi rappelé :
    • Que dans une phase expérimentale, et dans le cadre du forfait innovation, ces tests seront très prochainement disponibles dans 80 centres experts en France,
    • Que l’objectif des tests est d’apporter un diagnostic plus précoce et fiable dans les cas où l’imagerie médicale (qui reste à pratiquer en 1ère intention) est incertaine ou non conclusive.

A l’écoute des recommandations des spécialistes de la maladie, et suivant les dernières évolutions techniques, la médecine générale se mobilise ainsi pour mieux comprendre, dépister, diagnostiquer et prendre en charge l’endométriose, qui doit par ailleurs être considérée tout au long de la vie de la patiente, en intégrant également le moment d’un éventuel souhait de grossesse.