Douleurs abdomino-pelviennes, dysménorrhées, règles abondantes, dyspareunies…
Les symptômes de l’endométriose sont dominés par des douleurs abdomino-pelviennes, intenses, volontiers exacerbées lors de la période des règles (dysménorrhées), mais qui peuvent également survenir tout au long du cycle menstruel [Johnson 2013, Kennedy 2005, Leyland 2019]*. Ces douleurs, récurrentes et facilement invalidantes sont souvent résistantes aux traitements antalgiques de première intention (paracétamol, aspirine et anti-inflammatoires non stéroïdiens à dose antalgique). Elles surviennent le plus souvent chez des femmes jeunes et elles impactent fortement la qualité de vie. Ces douleurs sont d’autant plus évocatrices si elles sont associées à un trouble de la fertilité, à une sévérité des dysménorrhées, à des règles parfois abondantes, ou à des dyspareunies (douleurs pendant les rapports sexuels) [[Schliep 2015, Bulun 2018]*.
L’utilisation d’échelles visuelles analogiques (règles graduées) permettra d’évaluer précisément l’intensité des douleurs et de mesurer leur évolution tout au long du traitement ou de la surveillance, mais il n’existe cependant pas de corrélation directe entre l’intensité des symptômes, l’étendue, ou la localisation de la maladie [Schliep 2015]*.
L’endométriose peut être même parfois asymptomatique, ou découverte fortuitement au cours d’un bilan pratiqué pour une infertilité ou bien pour des troubles digestifs ou urinaires [Zondervan 2020, Meuleman 2009]*. L’endométriose doit donc être évoquée et recherchée cliniquement devant toute symptomatologie douloureuse pelvienne qui ne doit en aucun cas être banalisée.
*Références bibliographiques
Date publication : avril 2022
Douleurs digestives, douleurs urinaires, infertilité, fatigue chronique…
Selon les localisations de l’endométriose, principalement autour de l’utérus, les douleurs abdomino-pelviennes et les dyspareunies peuvent être associées à d’autres symptômes.
Au niveau digestif, si l’endométriose touche le rectum, elle peut induire des douleurs lors de l’évacuation des selles (dyschézies) ainsi que des saignements (rectorragies).
S’il y a atteinte des uretères ou de la vessie, il peut survenir des douleurs lors de l’émission des urines (mictalgies), ou bien il peut être observé la présence de sang dans les urines [Bulun 2018, Johnson 2013, Leyland 2010]*.
L’endométriose peut parfois même s’étendre au muscle utérin lui-même, on parle alors d’adénomyose.
Outre la possible atteinte des ovaires, l’endométriose est associée à un risque d’infertilité dont l’importance dépend de la sévérité et de l’étendue de la maladie [Johnson 2013, Meuleman 2008]*. Une étude à large échelle, a montré que les femmes présentant une endométriose ont un risque doublé d’infertilité [Prescott 2016]* et jusqu’à 50% des femmes infertiles ont une endométriose [Zondervan 2018, Giudice 2010]*.
Par ailleurs, pour certaines patientes le caractère récurrent des symptômes peut conduire au fil du temps vers une fatigue chronique [Kennedy 2005]*, vers une anxiété ou vers une dépression [Chen 2016]*.
Date publication : avril 2022