L’endométriose peut toucher toutes les femmes, sans distinction sociale, géographique ou ethnique, de l’apparition des premières règles jusqu’à la ménopause.
Les femmes concernées sont en premier lieu celles qui présentent, soit des symptômes douloureux évocateurs, soit un problème de fertilité. Des règles apparues précocement (avant l’âge de 12 ans), et des cycles courts (inférieurs à 26 jours) sont souvent associées à l’endométriose [Zondervan 2018]. Une récente évaluation a montré que chez les adolescentes présentant des douleurs pelviennes et pour lesquelles une cœlioscopie (laparoscopie) a été pratiquée, la prévalence de l’endométriose était de 64% [Hirsch 2020]. Chez des femmes infertiles sans trouble de l’ovulation, pour laquelle une cœlioscopie a également été pratiquée, une endométriose a été retrouvée dans près de la moitié des cas [Meuleman 2008]. Cependant, l’endométriose peut aussi être asymptomatique et découverte fortuitement lors d’un examen médical, lors d’un bilan pour trouble de la fertilité, ou bien lors d’une intervention chirurgicale pour un autre motif [Collinet 2018, Zondervan 2020].
Rôle de l’hérédité
Au niveau génétique, l’épidémiologie a montré qu’une fille née de mère atteinte d’endométriose avait, selon les études, un risque 4 à 8 fois plus élevé de présenter elle aussi la maladie [Stefansson 2002] ; et l’héritabilité de la maladie est estimée à 50% [Lalami 2021]. La composante héréditaire de l’endométriose est donc admise mais elle semble dépendre de différents gènes dont certaines localisations chromosomiques ont déjà pu être identifiées par des études génomiques [Lalami 2021, Sapkota 2017, Borghese 2017, Saha 2015]. L’endométriose semble par ailleurs être associée à certaines caractéristiques génétiques telles qu’un indice de masse corporelle faible, un faible poids de naissance ou bien un phototype clair [Vigano 2012].
Rôle de l’environnement
Au niveau des facteurs environnementaux, le possible rôle des produits organochlorés contenus dans les solvants, pesticides ou insecticides ainsi que celui des perturbateurs endocriniens ont été évoqués mais doivent encore être confirmés [Cano-Sancho 2019, Wen 2019, Bellelis 2011, Gaspari 2021]. La surveillance des patientes souffrant d’endométriose doit donc dépasser le domaine de la gynécologie et tenir compte de tous les risques potentiels ou identifiés.
En termes de santé publique, il est donc important de multiplier les actions de dépistage et de sensibilisation sur l’endométriose.
Date publication : mai 2022